« Le Laos avec les Laos » telle était la promesse tenue sur leur site internet. Un slogan qui donne envie. Après une petite semaine passée à Louang Prabang et notre visa Vietnamien en poche, on avait faim d’authenticité. Grace à Elodie et Antoine, un couple de Choletais, on va être rassasiés !!! Ils nous ont en effet parlé de Nam Nga Bungalows, une petite guesthouse qui a seulement deux chambres et qui est nichée au cœur du petit village de Ban Simonkhoun. Noy la propriétaire organise des rencontres avec les ethnies voisines. L’ambiance y est familiale et conviviale. On refait nos sacs et on prend la route du Nord à la rencontre de Noy et de son village.
Arrivés sur place on est content de découvrir notre chambre pour les trois prochaines nuits, les bungalows sont spacieux et au cœur d’un jardin très bien entretenu. On a une petite terrasse d’où on peut observer les poules, les canards, se faire des courses avec Papaye, le Golden de Noy qui ne va pas tarder à être notre meilleur pote ! On fait la rencontre d’un couple de français et de leur fille qui passe un mois en Asie. Rapidement Noy nous appelle pour le déjeuner. C’est elle qui cuisine tout ce qu’elle nous sert. C’est incroyable, la cuisine de Noy à elle seule vaut déjà le détour. Un vrai voyage à travers l’assiette.
En fin d’après-midi on va se balader dans le village qui est à seulement 50 mètres. On prend Papaye avec nous et on file rejoindre les enfants pour se baigner dans la rivière. Un super moment ! On trouve ici ce qu’on est venu rechercher, voir les Laotiens dans leur quotidien et le vivre à leurs côtés. Les gens sont adorables et ne sont pas avares de sourires. Il n’y a pas grand-chose à faire dans le village, c’est l’occasion rêvée de vivre à leur rythme.
Le lendemain Noy nous propose d’aller voir 3 villages représentants 3 différentes ethnies qu’on trouve au Laos. En temps normal la ballade se fait en bateau mais le niveau de la rivière étant assez faible, nous montons dans une remorque à l’arrière d’un camion. On arrive en premier dans un village Kamou. Ce village vit principalement de l’exploitation de la pastèque, on y voit des champs à perte de vue. Pas mal de maisons sont en dur ici. On se rendra compte par la suite qu’il y a beaucoup moins d’enfants dans ce village.
On remonte dans le camion et après 30 minutes de montagnes russes nous arrivons au village Hmong. Il y a énormément d’enfants ici. Avec Julie on sort un paquet de bonbons qu’on avait acheté exprès pour l’occasion. Les enfants sont intrigués dans un premier temps mais une fois que le premier s’est lancé, ils ont tous suivis. Noy nous conseil de ne donner qu’un seul bonbon, le dentiste ils ne connaissent pas ici. Ce village est différent du premier, les conditions de vie y sont plus dures. Les enfants sont sales et à peine vêtus. Pas de médecin et pas d’hôpital à moins de 2h de route... On repart de ce village en silence, un peu dérangé, un peu perplexe et bien impuissant.
On arrive à la dernière étape, le village des Lao Leu. C’est le plus structuré des trois, on peut distinguer des rues. Une dame nous montre comment récupérer le coton et filer la laine. Dans ce village les femmes vivent principalement du textile et les hommes de la pêche. On prend le temps de déjeuner avec Noy, notre chauffeur et la dame qui travaille la laine. On se sent vraiment bien ici. Les Laotiens ont le don pour nous mettre à l’aise et nous faire nous sentir comme à la maison. C’est vraiment intéressant d’avoir Noy à nos côtés, elle parle un peu le français, on peut lui poser toutes les questions qui nous passent par la tête. On finit par un tour à la rivière et on rentre aux bungalows. Une journée riche en émotion, une journée qui remet les choses en place et qui nous fait nous sentir bête quand on se plaint de chose futile. Un retour à la simplicité et à la sincérité qu’on consomme sans modération.
Aujourd’hui on décide de rester se reposer chez Noy. Dans la matinée nous allons faire un tour à la petite école du village. Cette école accueille les plus petits (entre 6 et 9 ans), les grands doivent aller dans une autre école à 2kms. Ni l’enseignante, ni les enfants (logique !) ne parle un mot d’anglais. On en profite quand même pour se présenter, montrer d’où l’on vient sur le planisphère, et notre voyage jusqu’ici. De leur côté les enfants se présentent également un par un. Je leur distribue un bonbon et on repart les laissant étudier les mathématiques. On se rend compte que la barrière de la langue dans notre projet va être une véritable barrière. On cherche donc maintenant des contacts qui pourraient jouer le rôle d’intermédiaire entre nous et les enfants. Au hasard des rencontres, on a déjà un contact pour le Vietnam et un autre pour le Cambodge.
Après avoir passé la majorité de notre journée à lire sur notre terrasse on décide d’aller se baigner dans la rivière une dernière fois car nous partons le lendemain matin. Après quelques brasses avec Papaye, on rejoint les enfants sur le terrain de foot (la cour de récré de l’école). Je fais une partie de foot pendant plus d’une heure avec les ados pendant que Julie initie les plus petits aux photos. Elle leur fait découvrir les filtres qui déforment le visage. Les rires des enfants résonneront longtemps dans nos esprits. On a passé un des meilleurs moments depuis le début de notre voyage. Dernière soirée avec Noy et Mali (sa fille), on profite des derniers repas qui sont à chaque fois un feu d’artifice gustatif.
C’est avec beaucoup de nostalgie qu’on quitte Noy et son petit coin de paradis. On repart plein d’énergie pour la suite de l’aventure. On a conscience que c’est ce genre de rencontres qui resteront le plus longtemps dans nos mémoires. On reprend la route en se rapprochant petit à petit de la frontière Vietnamienne. Prochaine étape, le village de Muang Ngoi !