Mui Ne
Le trajet de bus entre Dalat et Mui Ne dure 4h30 en théorie. Mais ça c’était sans compter l’état mécanique du bus et l’organisation Vietnamienne. On aura mis pas loin de 7h30 en pratique. Un pneu sous gonflé au bord de la rupture obligea le chauffeur à rouler à 10 km/h sur une vingtaine de kilomètres. Avec en plus de ça un arrêt tous les 200 mètres pour mettre de l’eau sur la jante qui fumait comme pour annoncer un nouveau pape ! On s’est dit le gars va bien appeler un autre bus pour venir nous chercher, on ne va pas faire les 50 kilomètres qu’il nous reste dans ces conditions. Même pas, on s’est arrêté sur le bord de la route à côté d’un garage et deux ou trois locaux ont tenté de résoudre le problème. Au bout d’une heure sur le bord de la route (dans le noir, le soleil ne nous a pas attendu !) un autre bus est enfin arrivé !
Le genre de journée inutile ou tu passes ton temps dans les transports à ruminer ta mauvaise humeur envers tout et n’importe quoi. En arrivant sur Mui Ne on a quand même trouvé un petit coin de paradis avec une belle chambre à seulement 15 mètres de la plage. Il fait noir, on a hâte d’être au lendemain pour voir ça au grand jour.
Prendre le petit déjeuner les pieds dans le sable face à la mer c’est vraiment le top. On décide de marcher sur la plage pour s’imprégner de l’ambiance. Il y a une énorme communauté Russe ici à Mui Ne, on nous avait prévenus mais c’est quand même impressionnant. Même les panneaux ou les menus sont en Vietnamien puis en Russe, l’anglais arrive ici en troisième choix. Mui Ne est aussi réputé pour le kite surf, il y a beaucoup d’écoles de kite le long des plages. De notre côté, on patientera jusqu’à Bali pour rider en mer. L’après-midi on va faire la « Ferry Stream », un canyon de sable rouge que l’on traverse les pieds dans l’eau. On se croirait dans les Rocheuses aux USA. On nous a proposé de faire la balade à dos d’autruche, c’est pas une vanne, on a halluciné (et refusé bien sûr).
On finit par faire un tour sur le port de la ville, joli endroit, et par se baigner juste devant notre logement. La mer (de Chine) doit être à 28°, le bonheur. Pas facile de trouver des bons restaurants dans cette ville pourtant tellement touristique. De nombreux établissements semblent fermés ou bien à l’abandon. C’est l’expédition au moment de chaque repas pour trouver un petit truc pas trop mal et pas trop cher. On a été habitué à avoir tellement d’offres qu’on est un peu perdu à se mettre à chercher.
Aujourd’hui on veut aller dans le désert de Mui Ne, c’est le lieu incontournable du coin. La ville possède un grand désert de sable blanc et un plus petit de sable rouge. On commence par le grand désert qui se trouve à une quarantaine de minutes en scooter. Sur la route, à mi-chemin avant le désert, des gens dans l’autre sens nous font signe qu’il va y avoir un contrôle de police (nos fameux appels de phare à nous). On ralentit un peu, on se met à 30 km/h, on a nos casques, tout est en règle, on est plutôt serein. Le contrôle de police en vue on fait profil bas mais malgré ça, on nous demande de nous mettre sur le bas-côté. C’est là que les ennuis commencent. Le policier nous réclame gentiment 500 000 Dongs (20€) sans raison. On vous épargne les détails mais il nous dit qu’on roulait trop vite, à plus de 50 km/h. On lui demande de le prouver, le ton monte un peu, ça commence à bouillir à l’intérieur, on lui dit qu’on est influent en France (qui ne tente rien n’a rien…) et qu’on va dire à tout le monde que la police est corrompue ici. Bref, un dialogue de sourd qui dure pas loin de 40 minutes. Le policier saisit les clefs du scooter et nous dit de rentrer en taxi à notre logement. On est dépité. On en vient à négocier notre amende à 300 000 Dongs (14€) pour qu’il nous laisse tranquille. Une fois l’argent donné, le policier me fait une tape amicale sur l’épaule, j’ai envie de lui rendre sa tape mais de manière beaucoup moins amicale. On reprend la route en silence, aucun de nous n’a envie de parler. L’histoire ne se finit pas trop mal pour nos finances car après avoir raconté ça à la loueuse du scooter, elle nous fait grâce des deux jours d’utilisation (8€) en étant dépitée, elle aussi, du comportement de la police locale. Je suis énervé rien qu’en écrivant ses lignes. Aucun Vietnamien n’a été arrêté durant notre contrôle par contre chaque touriste était systématiquement mis de côté pour être dépouillé.
Cette histoire mise de côté, on arrive au fameux désert de sable blanc. Grande étendue de dune, c’est magnifique. On se surprend à être les seuls à se balader à pied dans le désert, tous les autres étant en quad ou en jeep, on comprendra rapidement pourquoi avec la chaleur qui nous écrase. Mais peu importe, on est quasi seul au monde, et on kiff, on se croirait dans un épisode de Tintin.
On reprend le scooter et on fait une halte dans un resto/guesthouse où on mange les pieds dans l’eau. On fait ensuite notre sieste sur des gros matelas posés directement sur le sable, vraiment au top ! On file voir le désert de sable rouge qui se trouve sur notre route du retour. On repasse devant le contrôle de police de ce matin où une dizaine de touristes sont sur le bas-côté. Un policier fait un signe à un autre qu’on interprète comme un « non c’est bon eux on les a déjà plumé ce matin ». On ne traine pas au désert rouge, on n’a qu’une envie c’est de rentrer chez nous se baigner.
Ce matin réveil 5h30 pour voir le lever de soleil sur la mer, un moment hors du temps. A part ça on passe notre dernière journée à littéralement glander, on passe de la mer aux hamacs en repassant par la mer pour finir dans un hamac. On en profite aussi pour faire du tri dans nos photos/vidéos et mettre à jour le blog. On trouve qu’on accumule de la fatigue après 2 mois et demi de voyage, ce genre de journée ne fait pas de mal. Demain on prend un bus pour une petite halte à Ho Chi Minh.
Ho Chi Minh
On a lu sur pas mal de blogs qu’Ho Chi Minh ne valait pas vraiment le détour, que la ville avait peu de charme et d’intérêt. Nous ne sommes restés que 2 jours ici mais on a trouvé la ville agréable. Le trafic est beaucoup plus supportable qu’à Hanoï, c’est plus simple pour se déplacer en tant que piéton.
Après s’être installé dans une guesthouse, on va se balader du côté de la grande poste, sa charpente a été conçue par Gustave Eiffel en personne. Il y a une jolie cathédrale en brique juste à côté.
Le parc qui se trouve à côté de notre logement est top. Musique live, gens qui font du sport, petit marché. On peut côtoyer des gens de tout âge et de tout milieu. On s’initie au Dacau, sport asiatique où il faut se faire des passes avec un volant à plume. Les petites rues de notre quartier sont bien animées le soir, c’est l’endroit où il faut aller pour faire la fête.
L’objectif du lendemain c’est de faire notre VISA Cambodgien. L’avoir à l’avance peut éviter quelques arnaques aux frontières. Après avoir déposé nos passeports à l’ambassade, on file au musée des vestiges de la guerre. On y reste bien 2h, ce genre de visite qui vous met un peu mal à l’aise en sortant. Les photos sont magnifiques et terribles à la fois. Une visite poignante qui aide à comprendre ce qui s’est passé ici au Vietnam il n’y a pas si longtemps. On récupère nos passeports avec le VISA en fin de journée et on rentre se reposer. Demain direction le Delta du Mékong où on a rendez-vous avec une école !