Nous voilà à l’aéroport de Denpasar près à embarquer pour la Nouvelle-Zélande. On ressent une excitation similaire à la veille de notre premier jour de voyage. Un sentiment différent que l’on n’a pas ressenti entre les pays précédents. On a conscience que la différence culturelle va être frappante, c’est comme si on repartait à 0 et c’est vraiment top comme sensation. Après avoir dit au revoir à mon oncle Alain non sans une pointe d’émotion , nous embarquons. Pendant un mois tous les trois on a connu des vraies aventures, ça fait toujours quelque chose de se séparer. Il aura fait partie intégrante de notre voyage et on le remercie pour ça.
On monte donc dans l’avion où dans 6h on aura perdu quasiment 30 degrés ! Si vous devez voyager avec la compagnie Air New Zeland, foncez direct, c’était génial (on n’a pas de part dans la compagnie hein !). On a été accueilli avec une petite coupe de mousseux. A cela vous rajoutez le vin rouge et le fromage à profusion au moment du repas. Il n’en faut pas plus pour nous mettre des étoiles dans les yeux. C’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire beaucoup. Nous qui avons en France la fâcheuse habitude épicurienne d’ouvrir une bouteille et de trinquer à tout et n’importe quoi, ce genre de plaisir simple nous a mis en joie et c’était de bonne augure pour la suite du voyage.
On prend un plus petit avion dans la foulée pour Christchurch dans l’île du Sud. Notre van nous attend bien au chaud là-bas. Le ciel est couvert mais il ne pleut pas. On espère être chanceux au niveau du temps pendant notre mois sur les routes. C’est le point noir de la Nouvelle-Zélande (le seul j’vous jure !) On découvre enfin notre compagnon de route. La coutume veut qu’on donne un nom à son van en Nouvelle-Zélande, on attend un peu de mieux le connaitre avant de le baptiser. Pas tout jeune l’engin, déjà 500 000 kilomètres au compteur. Il a dû vendre du rêve à pas mal de monde. On apprend que le petit chauffage électrique marche uniquement si on se branche sur une borne dans des campings payants. Ce n’est pas trop dans nos plans, on verra comment on s’acclimate à la météo…
Pour l’instant le contraste est saisissant, 24H auparavant on se contentait d’un bout de tissu désormais on superpose les couches pour se protéger un maximum. On se les pèèèèèèle ! Et on voit les Néo-Zélandais qui eux se baladent en tee-shirt et en tong. C’est pas une blague ! Quelques courses et on prend la route directement. Au diable la fatigue et le décalage horaire, on enfile nos premiers 70kms pour arriver en soirée dans la petite ville d’Akaroa. La première nuit se passe bien, elle nous a inspiré le nom du van, il s’appellera désormais « Kiss Cool », il est blanc, cubique et il fait frais à l’intérieur ! Une poignée de degrés au réveil mais sous nos duvets et la grosse couette du van, ça passe. Quel plaisir de prendre son petit dèj avec vue sur la mer. Boire son café chaud en scrutant les mouettes. On a notre van que depuis quelques heures mais on est déjà fan de ce mode de vie. On file visiter la petite ville. Super sympa, surtout sous le soleil !
On reprend la route, on repasse par Christchurch, il faut qu’on s’équipe pour le froid, surtout Julie. Bonnet, gant, leggins, manteau, … Notre prochaine grande étape est le lac Tekapo. Quel plaisir juste à être au volant du van et rouler sur ces routes magnifiques. Qu’est-ce que ça fait du bien de pas voir du plastique sur le bord des routes aussi. C’est triste à dire mais à force en Asie, on s’était un peu habitué, on était résigné. Ici les routes sont nickel, tout est fait pour que vous vous sentiez bien. La conduite à gauche ne pose pas trop de soucis, ça fait un mois déjà qu’on roulait à gauche en Indonésie. Par contre les commandes inversées ça va être un coup à prendre. Pour l’instant je signale 2 fois sur 3 aux autres automobilistes mon intention de tourner par un coup d’essuie-glace ! On arrive au lac sous un grand soleil. Toujours pas de pluie, on continue de croiser les doigts. Le lac est magnifique et entouré de montagne. On décide de dormir dans le coin pour faire une petite rando le lendemain matin.
Ca fait maintenant 3 jours qu’on est sur la route, on commence à avoir une organisation bien rodée. Il le faut quand on vit dans 4 m² avec une copine fâchée avec le rangement. On fait notre petite rando sous quelques flocons de neige (toujours pas de pluie, ça compte pas). Quel plaisir de marcher dans des grands espaces comme ça. On est quasiment seul en plus.
On reprend la route jusqu’au lac Pukaki. Il fait nuit à partir de 17h30, le soleil part se coucher et la fraîcheur s’installe. On se dit qu’en été (janvier, février) pourvoir trainer dehors plus longtemps ça doit être cool aussi. On vivra ici une de nos nuits les plus froides. On se réveillera avec l’intérieur des vitres gelé et nous avec, on vous laisse imaginer la température dans le van. Ça fait 4 nuits qu’on dort sur des aires gratuites. On se promet de s’offrir notre premier camping payant ce soir avec électricité et douche (ouais, on n’en a pas pris depuis qu’on est arrivé…). Mais avant cela, on a rendez-vous avec des glaciers. Il fait un super soleil encore aujourd’hui. La route entre le lac Pukaki et le Mont Cook est juste sublime (je vais commencer à manquer de superlatif si ça continue).
On fait la Hooker Valley Track, une rando de 3h qui vous amène au pied du glacier en passant par 3 ponts de singe. Une rando super facile sur du plat où on en prend plein les yeux. C’est fou comme ici tout est fait pour la randonnée. Super balisage, des chemins propres, des pontons quand le terrain est plus difficile. Vraiment le top ! Pas rassasié de notre premier glacier, on fait seulement quelques kilomètres pour aller en voir un deuxième. Le Tasman glacier nous offre une balade sympa. Le glacier fond à vue d’œil d’année en année. D’ici quelques temps il n’en restera plus qu’un lac… Triste constat de l’influence de l’homme.
Comme promis on s’offre notre premier camping payant et notre première douche. Quel plaisir de ne pas avoir son manteau dans le van dès 18h. On ne regrette pas notre choix car le lendemain matin tout est gelé autour de nous. Mais toujours un grand soleil !!! On veut rejoindre la côte Est aujourd’hui. On s’arrête régulièrement sur le bord de la route, pour prendre des photos, un thé ou profiter juste de la vue. On fait un petit détour par les Elephants Rocks, des gros rochers au milieu d’un champ de moutons. Encore une fois on est tout seul pour se balader. La Nouvelle-Zélande regorge de lieux qui ont servi pour des productions de cinéma. On passe devant un endroit où a été tournée une scène du film Narnia.
On arrive sur la ville d’Oamaru où on retrouve la mer. On va longer la côte pendant un moment. Le soleil est toujours là. On va commencer à penser que la pluie en Nouvelle-Zélande c’est un mythe. Il fait un froid sec sous un grand soleil. J’adore ce temps. On va voir les Moeraki Boulders , des sphères qui ressemblent à des carapaces de tortues qui sont posées au bord de l’eau.
On ne s’attarde pas trop et on file à Dunedin. On profite de Dunedin pour aller faire un tour à la piscine. En plus de nous détendre dans l’eau ça nous permet aussi de prendre notre deuxième douche ! On fait aussi un tour à la bibliothèque pour avoir du Wifi, pratique ! Un petit tour chez le docteur aussi, on s’en serait passé de celui-là. En s’amusant à lancer des cailloux dans l’eau j’ai réveillé la douleur de ma côte suite à l’accident de scooter à Bali (On n’a pas fait plus ridicule…). Petite lésion au niveau du muscle surement mais rien ne va m’empêcher de continuer le voyage et surtout pas de skier en Nouvelle-Zélande ! (un de nos objectifs). Un petit tour par Baldwin Street, la rue la plus pentue du monde 33%). C’est totalement inutile mais c’est quand même la classe de dire qu’on a marché dessus. Pour la petite anecdote, Julie n’a pas eu le courage d’aller jusqu’en haut…
Déjà une semaine qu’on est sur les routes. On tombe jour après jour sous le charme de ce pays. On dirait qu’il est taillé pour nous en fonction de nos attentes. On continue la route en compagnie du soleil, pourvu que ça dure !!!